salut à vous tous voyageurs de la toile,
aujourd'hui, je vais vous mettre la suite de ma fiction. donc pas de dessin, désolée...
Là, dans la suite, on est encore dans les souvenirs de Mira, dans le passé quoi. Ne confondez pas !
fiction:
Mira réprima un soupir, au bord des larmes. Elle avait du rester debout sur cet étal pendant tout l'après midi,
sous un soleil de plomb, enchaînée aux autres captifs. Des clients s'arrêtait de temps en temps, demandaient à voir tels ou tels esclaves, puis repartait avec ou sans achat.
Esclave. La petite fille qu'était Mira ne comprenait pas exactement le sens de ce mot, mais dès qu'il était prononcé, ses
grands yeux bleus, si sombres qu'ils en paraissaient noir d'encre, se remplissaient d'une lueur d'effroi.
- Qu'est ce que c'est esclave, Rigel ?, avait elle demandé, blottie contre son frère, tandis ce qu'ils voyageaient dans
une cale sombre et malodorante.
- Être esclave, c'est perdre toute sa liberté, avait-il répondu d'un air sombre.
La réponse n'était pas très claire, mais Mira n'avait pas insisté. Elle s'était contentée de se blottir un peu plus dans
les bras de son frère.
Rigel aimait les mots. Il aimait les manier, jouer avec, et surtout, en inventer de nouveaux. Il les inscrivait
soigneusement dans un petit carnet, le soir, et expliquait leurs sens à sa petite soeur, penchée par dessus son épaule. C'est ainsi qu'ils s'étaient constitué une série de mots dont eux seuls
connaissaient le sens.
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Les souvenirs défilaient, Mira se revoyait, petite, sur la pointe des pieds, devant le bureau de son frère, l'écoutant
attentivement.
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- Tu vois petite chose, disait Rigel en prenant un air important, plus tard je serai écrivain.
Elle ouvrait grand ses yeux, et lui posait pleins de questions.
- Tu écriras quoi ?
- Des poèmes, des histoires...
- Des histoires ? Mais de quoi ?, coupait Mira.
- Des histoires avec des chevaux volants, bleus roses ou dorés, des papillons géants, une petite fille curieuse, comme
toi, des monstres très méchants...
- Des monstres ?, disait elle, ouvrant de grands yeux effrayés.
- Oui, répondait Rigel, mais n'aie pas peur, je les tuerai tous à la fin de l'histoire.
Mira soufflait de soulagement et reprenait ses questions.
- Et tu seras célèbre ?
- Oui, se vantait son frère en bombant le torse, je serai tellement célèbre que même les étoiles parleront de moi
!
- Mais tu es bête Rigel , disait Mira en riant, les étoiles ne savent pas parler !
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Ce temps là paraissait tellement lointain... Les souvenirs s'abattaient sur elle avec violence, lui rappelant
douloureusement qu'elle ne pourrait plus jamais les revoir. Son père, sa mère, Alia, Rigel... Leurs visages souriants lui tournaient autour, inaccecibles. Elle ne les reverrait jamais. Des larmes
de tristesse et d'amertume coulèrent lentement de ses yeux clos...
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Son père était un homme grand et bien bâti. Des cheveux drus et blonds comme les blés, des yeux bleus dont elle avait
hérité, un bon sourire gentil, un nez droit et un menton carré. Tout en lui dégageait une force tranquille qui lui donnait irrésistiblement envie de se jeter dans ses bras musclés. Il était
forgeron. Il battait le fer, durant toute la journée, et revenait le soir, couvert de sueur et harrassé de fatigue. Rigel et elle se précipitaient vers lui, lui sautaient dessus en criant: "papa,
papa, papa, mon petit papa chéri !" Leur père souriait, les serrait tous les deux dans ses bras forts et bronzés et leur disait: "qu'est ce que vous m'avez manqué, mes deux petits diables
préférés !" Ils gloussaient et leur père se relevait pour embrasser sa fille aînée qui elle, se trouvait trop âgée pour ce genre d'enfantillages.
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Sa mère était une femme douce et effacée. Elle avait une longue chevelure noire, des yeux sombres et profonds encadrés de
longs cils recourbés, la peau mate, un visage doux et un profil délicat. Le samedi, elle leur préparait des crêpes épaisses, odorantes, remplies de miel, imbibées de beurre, qu'ils s'empressaient
d'engloutir avec gloutonnerie. Mira adressait à sa mère un grand sourire dégoulinant de miel et de sucre et sa mère lui disait "petite gourmande !" en lui tapotant affectuesement la
tête.
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" Revenez avec moi, suppliait intérieurement Mira, ne me laissez pas toute seule !" Elle paniquait en voyant le visage
des gens qu'elle aimait s'éloigner inexorablement. Elle s'agitait dans son sommeil, affolée, et priait: "ne partez pas, ne partez pas, revenez avec moi !" Les visages de son père, de sa mère, de
sa soeur et de son frère s'éloignait lentement, souriant, comme pour la narguer. "Papa, maman, Rigel, Alia !", hurla t-elle dans sa tête. "Idiote, pensa t-elle aussitôt, ton père est mort sur les
champs de batailles, ta mère est morte tuée par l'ennemi et Rigel et Alia sont perdus de vue, entre les mains d'Onyéens vicieux." Sur ces dernières pensées très positives, elle retomba en un
sommeil profond.
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voilà, fini pour aujourd'hui ! j'espère que ça vous à plu, à bientôt,